Ici, je vous propose un article qui revient sur une idée, un motif très présent dans l’anime ou le light novel de Fate / Zero: le rêve. Si cet article vous intéresse, je vous conseille vivement de regarder l’anime avant (et d’écouter notre podcast ^^) car je n’hésiterai pas à spoiler certains passages.
L’anime raconte les péripéties de sept masters ainsi que leurs servants s’affrontant pour obtenir le Graal. Avec ces deux éléments, deux contractions évidentes se dessinent. Je n’évoquerai pas le caractère de perfection cyclique et de fin des temps associé au chiffre sept, mais d’avantage la question du Grall. Le Grall doit sa renommée aux aventures des chevaliers de la table ronde. Pourtant, on oublie que ce réceptacle auquel on associe tant de miracles aurait recueilli le sang du Christ.
Cet objet contrasté n’en devient que plus suspect lorsque l’on se penche sur les écrits : tous le cherchent, le monde ne sera paix qu’à sa découverte mais il n’appartiendra qu’à celui qui ne le cherchait pas. Une conclusion peu réjouissante qui retrace exactement la narration de Fate/Zero.
La naissance des Rêves
Même si le Graal revient régulièrement dans les conversations, le regard se porte souvent sur les désirs et rêves des personnages. Dès que le servant se lie à son master, il partage ses souhaits, ses buts et phantasmes. Ce lien devient possible que grâce à la forte volonté des masters à croire en leur objectif : les servants se dévoilent comme la matérialisation possible de leur souhait. Cela se traduit également par les marques de commandement aux nombres de trois, un chiffre classique des contes lorsqu’il s’agit de vœux (Fées, Génie…). Chaque souhait possède son importance aux yeux de celui qui y croit, ce qui n’est pas forcément le cas dans la réalité : avoir du prestige ou sauver le monde, on ne peut pas tout mettre au même niveau. Kirei, le personnage du doute, le nit son souhait pendant une grande partie de l’histoire. Cependant, son désir est bel et bien présent dans son inconscient.
L’idée de rêve se dévoile également dans le « Noble Phantasm » des servants qui représente au final une matérialisation de leur propre nature : il concrétise le rêve aussi éphémère que puissant. Les servants, bien que serviteurs, n’abandonne pas leur idéaux et buts : ils conservent une profonde nostalgie des temps perdus qui nourrit leur désir pour le Graal.
L’anime/light novel prend son temps afin d’affiner les véritables raisons de chacun. Assassin, le servant de Kirei, tombe rapidement au combat, son master ne servant pas encore ses propres idéaux mais ceux d’un autre. Caster et son master meurt au début de la saison deux, un choix logique face à leur acte contre-nature et dénué de véritable but. Durant le combat, Berseker et son master s’enfonce du plus en plus vers le point de non-retour, le temps jouant continuellement contre eux : le lecteur comprend déjà à ce moment que ce duo marche le long du précipice.
Lancer, premier servant à avoir lancé l’hostilité, se suicide sur ordre de son master, aculé par Kiritsuguru. L’incompréhension et le manque de confiance a accéléré la fin de ce duo, son master et sa femme se faisant froidement exécuté après la mort de Lancer. La poursuite de la « vérité » et du pouvoir ne devait pas être un souhait suffisamment profond. La morale représente ici une frontière friable que les personnages n’hésitent pas à franchir.
La chute céleste
A ce moment là, le déroulement scénaristique semble suivre une logique implacable : éliminé celui qui n’a pas de vraie intentions envers de le Graal. Arrivé au trois quart de l’anime, la logique veut que l’on entre dans les « demi-finales » qui opposent deux à deux chacun des servants présents.
Chose étonnante, Urobochi Gen laisse en vie Kirei toujours dépourvu de servant. Mais les intentions de l’auteur n’en demeurent que plus claires : le combat final opposera deux idéaux opposés incarnés par deux personnages profondément similaires. Cette fois-ci, Kirei décide d’agir sur les multiples conseils de Gilgamesh afin de prendre en main son destin en tuant son professeur qu’il servait jusqu’alors.
Une nouvelle réalité s’offre dorénavant au spectateur, aucun rêve ne se réalisera et que cette quête ressemble à une longue descente dans la folie humaine. Le combat de Saber l’oppose à Berserker dont la véritable identité lui prouve son incapacité de régner. Alors que le combat de Rider, roi aux idéaux de communauté affronte Gilgamesh, le roi matérialiste a qui revient la victoire. Au fond, les actions de Rider permirent à son maître de survivre. Un maître qui avait fini par réaliser l’absurdité de la quête du Graal. Ces deux combats opposent réalité et idéalisme, même si Saber survit à son combat, elle y laisse beaucoup notamment sa volonté de vaincre.
Urobochi Gen tente de faire croire à une égalité des chances au cours du dernier combat, il n’en est rien. Kiritsugu atteint le Graal suite à une rude bataille mais il réalise que ce qu’il croyait être son rêve ne représente qu’une façade. Le Graal lui montre ce qu’il souhaite vraiment : vivre avec sa femme et sa fille. Une ironie cruelle, cette réalité ne pouvant exister dû au statut de « réceptacle du Graal » de sa femme. Lorsqu’il revient à la « réalité », il ordonne à Saber de détruire le Graal via son dernier commandement. Cependant, Gilgamesh encore vivant met fin à cet acte donnant ainsi la victoire à Kirei dont le souhait est enfin révèler : la destruction de la ville.
Le scénario de ce light novel illustre une suite de désenchantement et déception au fur et à mesure de la quête. Un aspect dont les personnages se rendent peu à peu compte, surtout Illysviel où l’avancée de la quête l’approche de plus en plus de sa mort imminente. Urobochi Gen amène des thèmes chers à son cœur tel que la plongée dans la folie humaine et l’abscence de perspective heureuse dès la moitié de l’histoire. En réalité, ce n’est que la représentation même du mythe du Graal qui n’apporta guère de gloire à ceux dont le but fut de le trouver.
bonjour,
merci pour ce poste très bien écrit.
Merci pour cet article j’y ai trouvé des réponses que je cherchais
Par contre faudrait faire un effort pour l’orthographe, ça fait vraiment pas sérieux et c’est très irritant à lire
Bonne continuation!