Hey, comment allez-vous ? Alors elle vous passionne cette année ludique 2016 ? Vous avez déjà accru votre backlog de 37 titres en moins de 5 mois ? – dont 22 indés auxquels vous ne jouerez jamais, mais soutien à la création indépendante, hein –
Je suis sûr que là comme ça, je vous parais désagréable de vous juger, à vous dire des trucs genre je vous connais, genre on a farmé les mobs ensemble dans un meuporg. Mais comprenez-moi, je souffre. Si, si je vous jure, j’ai mal car j’ai failli. Alors vous m’objecterez que de nos jours, la mort dans les jeux n’est plus punitive, même pas dans la série phare de From Software, mais bon ce n’est pas le propos. Quoi que… quoi que si en fait…
TOUT
EST
LIE
C’EST LE GRAND COMPLOT !
Ou plus pragmatiquement, comme j’essaie de mettre un peu d’ordre dans un flux d’idée particulièrement décousue, j’écrème les éléments sur le dessus.
Souvenez-vous en Janvier, je me lançais un défi, voué à l’échec pour certain, voué à l’échec pour moi, damné comme une vulgaire Vanessa Ives en fait, si vous connaissez Penny Dreadful, j’espère. Pouvais-je résister à l’appel de l’actualité et cadenasser un an de loisir numérique (et digital car il y a des jeux mobiles !) ?
Je n’y allais pas à l’aveugle, plus personne ne va à l’aveugle dans le monde du jeu vidéo aujourd’hui. C’est plutôt même l’inverse et justement, je souhaitais faire LE TRU3 R3B3LZ, ado très attardé avec 20 ans (argh…) de retard.
Donc en janvier j’écrivais ça :
« La liste, dans aucun ordre particulier :
Monster Boy
Street Fighter V
Day of the Tentacle HD
Ys VIII, Lacrimosa of Dana
Dragon Quest VII
Dragon Quest VIII
The Legend of Heroes, Trail of Cold Steel
X-Com 2
Uncharted 4
Quest Lord 2
Fire Emblem Fates (Les 3 scenarii)
Genei Ibun Roku #FE
Picross 3D 2 »
Donc que dire aujourd’hui de cette tentative d’annuler le hasard, de laisser le jeu gagner la bataille contre ma volonté. Et bien ça allait bien jusqu’à fin avril en gros.
Street Fighter V :
THE DOSE NEVER ENDS. J’ai dosé depuis le 1er jour de la sortie, je dose encore, j’y prends du plaisir, peut-être pas mes adversaires qui me prennent sans doute pour un sac… Mais quand même, malgré tout le mal de la terre qu’on pourra dire, souvent à raison, de ce jeu, il reste un terrain de jeu quasi illimité, et je pense sincèrement que sa profondeur est à la mesure des quolibets dont il est victime. Et si ça vous pose problème, viendez vous faire pêter la DJEULE par celle qui chevauche les arcs en ciel dans le ciel tout en étant pas Pia Zadora,ni Jermaine Jackson, mais RAINBOWWWWWWWWWWWWWWWWW MIKAAAAAAAAAAAAAAAA (mon id PSN est Kokoletsu, pour ceux-là qui veulent).
Day of the Tentacle HD :
Ah, là on touche au sublime, là on touche au cœur… sans faire spécialement de la pub, n’hésitez pas à m’écouter parler avec des trémolos dans la voix chez les copaings de HBGD dans le podcast dédié. Non parce que si je me lâche là, je refais 4 pages minimum de plus sur l’humour, l’anim’, la réflexivité (c’était la première fois qu’un jeu me parlait de sa manière de le pratiquer, mais chut chut les spoils) et juste la folie en fait. Et en plus ça a fait de moi un king en déclaration d’indépendance des états unis d’Amérique.
X-Com 2 :
AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA. J’ai gentiment posé la question à mon ordi, en ces termes ! « HEY MEC, lance ce jeu, ça va TCHUERRRRRRR FRERE ». Sa réponse a été des plus éloquentes « how about NO ? ». Mon ordi est une casserole, une brouette. Et il refuse de me faire entrer dans le XXIeme siècle du jeu PC. Un Stendhal.
The Legend of Heroes, Trail of Cold Steel :
« Le jeu qui n’en finit plus de finir » copyright @antonincongy. Mon 1er coup de cœur massif de l’année. C’est en effet un JRPG des plus classiques, qui emprunte beaucoup à d’autres (coucou Persona), mais avec un univers d’une richesse et d’une profondeur bien cachée, un peu trop longtemps cachée en fait. Mais à l’heure où je vous parle, j’ai fait une pause, pas par lassitude, non, plutôt pour éviter un break trop long avec sa suite qui sort à la fin de l’année !!! J’avoue j’en ai bavé, pas vous ? Mon Falcom. Avant d’avoir eu vent de vous, mon Falcom. Ne vous déplaise je t’aime mais je fais une trêve, nous nous aimerons jusqu’à la conclusion (sur l’air de la Javanaise au fait). Le jeu méritera bien son article seul.
Uncharted 4 :
J’y suis, c’est trop frais pour en dire quelque chose de plus que mes tweets… Mais globalement, je ne suis pas sur la ligne « OMAGAD BGE, Chef d’œuvre, game changer, il y a un avant et un après ce jeu ».
Donc vous vous dites que jusque là, on était bien, hein Tintin ?
Disons que j’ai jeté un voile pudique sur ma première rupture MAJEURE de protocole (accroitre son backlog c’est pas tromper :o), Dark Souls III.
Si vous êtes perspicaces, vous aurez remarqué qu’il ne figure pas dans la liste ci-dessus. Et pourtant que la montagne est belle. C’est vrai, comment peut-on s’imaginer en voyant un vol d’hirondelle, que l’automne vient d’arriver. Et ça n’a rien à voir avec le schmilblick. Vous savez ce que je suis en train de faire là ? De noyer le gros poisson pourri, de vous distraire du fond de l’affaire, d’essayer d’échapper à mes responsabilités, d’essayer de ne pas me justifier.
PIPPEAU, TU AS FAILLI
PIPPEAU, TU NOUS AS BANANES
Et c’est vrai. J’ai essayé de tester ma volonté et mon expérience pour me préparer à l’avance une année ludique riche et c’est un échec. Oh pas cuisant, mais vu le temps que je passe et le plaisir que je prends à faire ce Dark Souls III, on peut clairement se demander 2 choses :
- Pourquoi ne l’avais-je pas inclus avant ça ?
- Pourquoi ai-je craqué ?
Les réponses sont assez simples et finalement.
- Il n’était pas dans la liste car je m’étais jusque là tenu à l’écart de la série à part une poignée de minutes sur le premier. Durant cette poignée de minutes, je n’ai pas eu d’épiphanie ludique. Et c’est bien normal, le genre, le jeu, la critique ne s’y prêtent pas. Partout l’on vente des jeux de plus en plus immersifs, faciles à prendre en main, faciles à comprendre, et pourtant les “grands jeux” simples à prendre en main mais complexes et infinis à maitriser sont finalement extrêmement rares en général. On voit un peu trop souvent des jouabilités immédiates mais qui s’arrêtent à cette immédiateté. Et ça, ce n’est clairement pas mon truc. Pourtant, je m’étais tenu loin des Dark Souls malgré les avis enthousiastes de personne en qui j’ai une confiance ludique absolue. Je m’étais donc construit, tout seul et contre tous, une fausse idée ou dun moins une absence de volonté d’en savoir plus sur le sujet. Et clairement, à mon niveau, c’était une erreur. Les raisons qui m’ont mis ça dans la tête sont nombreuses, l’anti-hype, la paresse, des conditions de temps défavorables. L’idée n’est pas de trouver des raisons objectives mais de se demander qu’est-ce qui en moi et pour moi a bloqué jusque là. On y répondra pas aussi rapidement.
- Un avis de joueur. Bien entendu, c’est toujours un avis de joueur pour ma part, qui me fait basculer. Pourquoi cet avis ? Parce que l’ami @soulhouf et l’ami @spriteoddity font partie des mes sources principales d’info avec leurs twitters respectifs et leur nouveau podcast commun “Lost In Localization”. Dans ce grand moment de dialectique qu’est l’émission qu’ils ont consacré à Dark Souls III, @Soulhouf repondait aux questions de @Sprite Oddity mais pas sur le mode simplement ouvert. Il avait pris le temps de structurer et problématiser sa critique autour d’une sorte de table de la loi des Dark Souls. Et ça me touche particulièrement. Quand je vois comment une personne décide de passer d’un discours simple sur le mode discussion à une véritable mise en perspective de son discours pour en ressortir une substantifique moelle, ça me touche beaucoup plus. Si un jeu est capable de te faire d’un tissu de banalité à un vrai travail d’arugumentation, de problématisation et qu’en plus tu le fais avec brio, c’est qu’il y a probablement quelque chose à gratter au fond.
Bref tout ça pour vous dire que je n’abandonne pas le combat, que Fire Emblem Fates * 3 arrive et que plus que jamais je tiens vraiment à interroger mes motivations profondes quant aux jeux et leurs pratiques. J’espère que sur cette base vous n’hésiterez pas non plus à essayer de comprendre comment vous-mêmes vous défiez le marketing, vous motivez votre pratique et vous construisez votre discours quand il s’agit de donner un peu plus que votre ressenti immédiat sur un jeu.
Dans l’attente de la suite, je retourne m’énerver sur les fusillades débiles de Uncharted 4 et m’extasier sur la science de la géographie ludique de Dark Souls III !