Le choix du sujet n’est pas une grande surprise pour ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux. A défaut d’avoir pu commencer Dragon Age Inquisition, j’ai découvert fin 2014 la saga Mass Effect. Cette saga possède de nombreux moments marquants, paroxysme du scénaristique qui accompagne la narration du joueur. Revenir sur l’ensemble de la saga demanderait la rédaction d’un dossier et non d’une chronique. Je me suis donc (malheureusement) restreinte à Mass Effect 2, passerelle essentielle entre le un et le deux. Jeu à la rythmique particulière, il surprend le joueur, le martyrise dans le but créer l’émotion composante essentiel des jeux Bioware. Le deuxième opus représente à plusieurs titres les motifs essentiels de la saga telles que la résurrection et le rassemblement déjà présent dans le nom même de « Shepard ».
[Comme d’habitude dans ces memory Shot, il y aura des spoilers sur le jeu en question, si vous n’avez pas fait le jeu, je vous déconseille de lire plus en détail cet article]
La chute du Normandy
Cet opus s’ouvre ni plus, ni moins sur la destruction du Normandy. Il s’agit d’un classique du genre de trouver une manière de remettre les compteurs à zéro mais ici, elle est particulièrement violente. Alors que le joueur pense continuer son aventure telle qu’il l’avait laissé à la fin du premier opus, le vaisseau, attaqué par un ennemi inconnu, explose sans que personne ne puisse faire quelque chose. La mise en confiance du joueur se produit grâce à la potentielle intervention du personnage romancé du premier opus. Voir de suite un personnage connu ainsi que la prise en main rapide de Shepard fait que le joueur se sens directement impliqué dans l’action (avec une possible intervention). Après avoir sauvé votre compagnon (ou membre de l’équipage), le joueur doit aller sauver Joker, le pilote emblématique de la saga, ce qui implique de traverser le vaisseau en feu. Le gameplay volontairement inhibé, vient du fait que le joueur n’a pas encore créer/modifier son personnage. Ce choix utilisé dans d’autres jeux tel que Saints Row 3 et 4 permet de lancer directement l’intrigue sans heurter le joueur d’entrée de jeu avec le long processus de création de personnage. Pendant la traversée de la salle de commandement, la caméra s’oriente doucement vers le décor extérieur qui tout aussi magnifique soit-il, confirme l’inévitable chute des bases posés dans le premier opus. Après avoir traversé ce décors éphémère et sauvé Joker, le vaisseau explose. Symbole de solitude et d’aventure, l’espace arrache Shepard à son équipage le temps de renaître de ses cendres. Il s’en suit une phase de création de personnage classique avec l’initiation au gameplay de ce second opus.
L’attaque du Normandy
En route vers Oméga 4, toute votre équipe quitte le vaisseau pour une courte mission lambda ce qui laisse le temps aux Récolteurs de capturer votre équipage. Les développeurs décide de réaliser la scène du point de vue de Joker, personnage ayant comme le joueur déjà fait face à la première attaque du Normandy. Ce personnage en plus de ne pas être formé au combat armé, est très affecté par la maladie des os de verre. Cette maladie rend les armes inutilisables tout en compliquant grandement la progression du joueur dans le niveau. Le gameplay repose donc essentiellement sur la fuite de l’ennemi qui s’infiltre et transforme le vaisseau: le décor pourtant si habituel du Normady, s’aliéne par la présence de ses intrus. Frustré de n’être qu’un spectateur, le joueur traverse les niveaux tout en assistant à différente références de films d’horreur notamment Alien. S’il ne peut interagir, l’intérêt de cette séquence est avant tout d’expérimenter une mission dans le corps d’une personne ne pouvant faire face à la menace. Une personne peut être plus proche du joueur que ne le sera le commandant Shepard.
La mission suicide
La mission la plus emblématique de cet épisode demeure la fameuse mission suicide dont on nous met en garde dès que l’on en a connaissance. De multiples alertes conseilleront au joueurs de nouer un véritable lien avec les membres de son équipage ainsi que d’améliorer son vaisseau. Elles le forcent également à s’impliquer dans la vie du vaisseau et de son équipage. Séparé de l’Alliance, Shepard établit, involontairement, un pacte avec le diable afin de revenir des morts. Le choix de ne pas permettre au joueur de récupérer son ancien équipage est essentiel. Hormis, Garrus qui revient rapidement, le joueur recrute une équipe sélectionnée par l’Homme Trouble. Dans cette alliance fortuite, il faut bien faire confiance à quelques camarades d’infortune pour vous épauler. Le recrutement plus tardif de Tali permet alors d’incorporer au moins de nouveaux alliés et ne pas rester fixé sur les personnages du premier opus. Il est intéressant de remarquer qu’à part les membres présents dans le premier opus, aucun personnage apparaissant dans le deuxième ne sera de retour dans l’équipe du dernier opus. Le déclenchement de cette mission s’enchaîne directement avec la précédente, il est donc possible que certain joueur ai été surpris par la rapidité des évènements.
Après avoir passé le relai, le vaisseau fait face à de multiples impactes et attaques qui causent la mort préméditée de trois membres de votre équipage si vous n’avez pas effectué les réparations nécessaires. Rapides, ces premiers morts, si elles ont lieux, mettent en garde le joueur. Dans cette mission un Game Over peut se produire si l’essentiel de l’équipage ne survit pas. Shepard choisi ses leaders, les membres les mieux formés et surtout en qui il a le plus confiance. Dans la saga, ce deuxième épisode représente la traversée du désert pour Shepard. Un fois les différents choix établi par le joueur, celui-ci doit sélectionner son équipe pour le combat final, dernier passage mortel de la mission.
Dans cette descente en enfer, Shepard fait face à des situations de gameplay variées où chaque membre peut exploiter sa spécialité. Il ne s’agit pas du passage le plus difficile du jeu mais le plus endurant pour ses personnages. Chaque fin de « micro-mission » sera un moment intense pour le joueur où il saura s’il a fait le bon choix de leaders, une erreur entraînant la mort d’un personnage. Cette mission se conclut par un boss référence à Terminator 2 mais également par une dernière mise à l’épreuve des personnages vous accompagnants. Seuls les plus fidèles survivront pour apparaître dans le troisième opus.
De part ces différents passages, Mass Effect 2 parvient à tenir le joueur en haleine grâce à des modulations du gameplay et de scénarion. Bien que décrié pour son nouveau gameplay, le rendu de ces scènes n’aurait certainement pas été le même sans ses modifications. Cet épisode se fini par la vision de son équipage partiel ou complet ainsi que l’apparition des Moissonneurs aux portes de la galaxie sous forme de coming-next dans les dernières secondes.